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CONCLUSION

 

Comme nous avons pu le discerner dans mes propos, le bizutage n'a pas pour moi le relief amusant et ludique qu'il pourrait avoir pour d'autres personnes, personnes manifestement empreintes de sadisme et fermement décidées à voir dans autrui une source de plaisir absolutoire de leurs fantasmes nocturnes.

Il n'en reste, cependant, que le bizutage témoigne de mécanismes sociaux irrémédiablement présents dans toute société organisée, qui ne peuvent être écartés, et qui sont nécessaires à l'affirmation de soi, à la découverte de son implication dans divers groupes sociaux et, finalement, à la mesure de sa propre valeur sociale.

La Psychologie Sociale met donc en valeur des aspects immanquablement intéressants de la structure sociale inhérente à toute société et donne, ainsi, les manières de les combattre dans le cadre d'une oppression d'une personne sur une autre, comme dans le cas du bizutage par exemple.

Par l'analyse que j'ai pu faire de ce phénomène, ainsi que par le recul qu'il m'a été donné de prendre à l'occasion de la rédaction de ce rapport et de mes diverses lectures, il m'apparaît que le bizutage ne peut disparaître que dans le cadre d'un changement radical de culture de société. L'historique montre bien la véracité de cette analyse du fait de la réapparition du phénomène du bizutage à l'occasion de la récession économique subie ces dernières années. Le bizutage est en effet donné comme un remède à une prétendue dégradation des conditions de la vie sociale et de la mémoire collective. Mais, dans les faits, il parachève l'entreprise de déshumanisation qui fit souffrir les premières victimes de l'industrialisation. Quand le bizutage est 'réussi', reçus parmi leurs pairs , les bizuts sont ré-identifiés et rendus anonymes pour la société. N'ayant qu'une identité associative, le nouveau n'est plus apte à comprendre le monde extérieur. Le bizutage est donc un retrait par rapport à la société et, parce qu'il n'est que réponse à la peur, il n'est en rien une intégration dans le monde.

Dans le cas du bizutage, seule la loi peut s'opposer au comportement halluciné et mégalomaniaque du bizuteur enfermé dans son délire. Et pour sortir de ce cercle infernal qu'est le bizutage, les victimes se devraient d'opposer un consensus unanime au collectif tyrannique qui cherche à les opprimer ainsi qu'à les réduire.

Insulte à la dignité, le bizutage est une négation de la liberté des personnes et ne devrait jamais être connu ou évoqué dans l'école de la République française, ni même dans la société française en général. Si un seul principe se devait d'être retenu, perpétué, sanctionné en cas d'attaque, celui-ci devrait être :

 

LE RESPECT D'AUTRUI

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